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mardi 8 septembre 2009

En prison pour un pantalon


La journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein a été condamnée lundi à une amende de 200 dollars pour le port jugé «indécent» d'un pantalon, sans écoper des 40 coups de fouet prévus par une loi que la journaliste et ses soutiens espéraient faire abolir. Si elle ne paie pas, elle devra purger une peine d'un mois de prison, ont indiqué à la sortie du tribunal des témoins aux journalistes, qui n'ont pas eu accès à la salle d'audience. Après avoir annoncé qu'elle ne paierait pas l'amende en question, Loubna Ahmed al-Hussein a été conduite directement à la prison des femmes d'Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.




Des heurts lors d'une manifestation de soutienPlus d'une centaine de personnes s'étaient rassemblées en matinée devant le tribunal dans le centre de Khartoum pour soutenir la jeune femme. «Liberté, liberté», scandaient des manifestants, alors que d'autres brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit «Non à la flagellation». Un dispositif de sécurité renforcé était déployé devant le tribunal. Les policiers ont interdit aux photographes et aux caméramans de filmer la manifestation.Criant «Allah Akbar», des islamistes ont infiltré la manifestation et s'en sont pris verbalement à des partisans de Loubna Hussein. Munis de boucliers et de bâtons, des policiers ont frappé des manifestants, dispersé la foule et arrêté une quarantaine de femmes, selon un correspondant de l'AFP.«Nous sommes 48 à avoir été arrêtées. Certaines d'entre nous sont blessées et l'une saigne», a déclaré Hadia Hassabala, jointe sur son téléphone portable après son arrestation. Les 48 personnes arrêtées ont plus tard été relâchées, a indiqué à l'AFP Yasser Arman, haut responsable du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes).Les médias n'osent pas évoquer le cas de LoubnaLoubna Hussein mène un combat contre l'article 152 du code pénal soudanais de 1991, entré en vigueur deux ans après le coup d'Etat de l'actuel président Omar el-Béchir et qui prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque «commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents». Or, soutient la journaliste devenue activiste, cet article viole la Constitution soudanaise et l'esprit de la loi islamique (charia) en vigueur dans le Nord du Soudan, majoritairement musulman.«Cette loi est mauvaise. Il n'est pas dans nos traditions et notre comportement à nous, peuple soudanais, de flageller les femmes», a soutenu une autre manifestante.Loubna Hussein écrivait des billets pour le journal al-Sahafa (La Presse) et travaillait à la section médias de la mission des Nations unies au Soudan (Unmis) au moment où elle avait été arrêtée. La jeune femme a quitté ce poste et refusé d'invoquer l'immunité diplomatique.Elle a reçu plusieurs appuis à l'étranger dans son bras de fer contre l'article 152, mais sa cause ne défraye pas la chronique dans la presse locale malgré quelques manifestations en sa faveur.«Nous ne sommes pas autorisés à mentionner le nom de Loubna», a déclaré à l'AFP

5 commentaires:

  1. Zeynab Dramé
    Triste Afrique! Vraiment ahurissante l'épisode qui vient de se dérouler au Soudan. La femme est loin d'être libre dans ce pays. Elle est limitée à un état avilissant. Ne nous laissons pas faire et réclamons nos droits. Comment peut on pratiquer le métier de journaliste et ne pas être libre de ses mouvements. Elle allait être condamnée parce qu'elle a porté une tenue indécente, un pantalon. Combien de femmes ont déjà subi cette humiliation dans ce pays dont le principal ne respecte pas les droits humains et croit instaurer la Charia. Réveillons nous!

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  2. Rokhaya Thiam
    Vous savez c'est un problème qui parait simple mais qui en réalité est très complexe. Car comprenez que le Soudan est un pays majoritairement musulman, même si ce n'est pas un régime islamique mais laïc. Cependant, d'après les échos que j'ai eus sur cette affaire, (il parait que son pantalon était trop transparent et cela laisser entrevoir ses formes, son sexe), Loubna Hussein a été arrêtée en compagnie de plusieurs autres femmes. Mais sa tenue a été jugée plus indécente que les autres. C'est que son cas a été le plus médiatisé. Normal puisque c'est une journaliste, mais d'autres femmes croupissent peut-être en prison parce qu'elles n'ont pas derrière elles un syndicat qui veille au grain et c'est dommage. Maintenant qu'elle est sortie c'est tan mieux, mais le problème est bien plus complexe au Soudan.

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  3. Des propos tout simplement Rokhaya pour la discréditer. Son pantalon pas du tout transparent. Elle n'oserait jamais le porter vu les risques qu'elle encourt dans ce pays qui se dit musulman. Rappelez-vous qu'elle se trouvait à une manifestation publique. Je pense qu'avant que les forces de l'ordre ne l'arrête, c'était la foule qui allait lui régler son compte avec un tel déguisement. Suis d'accord avec toi sur la complexité du problème et avoir raison gardée. Loubna dérange le régime en place osons le dire.

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  4. Dié Maty Fall
    C'est du n'importe quoi.
    Depuis quand le port du pantalon est-il dégradant et immoral?
    Je pense que c'est l'indépendance de la journaliste qui dérange ceux qui lui ont collé cette accusation fantaisiste et ridicule.
    D'ailleurs, sa réaction politique a été à la mesure de l'accusation politique elle-aussi.
    C'est juste pour la faire taire et l'mpêcher de dénoncer les dérives du régime soudanais.
    La journaliste est courageuse et il faut la soutenir car elle auriat pu rester dans son cocon doré dans l'organisme de l'Onu où elle travaille.
    DMF

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  5. Des propos tout simplement Rokhaya pour la discréditer. Son pantalon pas du tout transparente. Elle n'oserait jamais le porter vu les risques qu'elle encourt dans ce pays qui se dit musulman. Rappelez vous qu'elle se trouvait à une manifestation publique. Je pense qu'avant que les forces de l'ordre ne l'arrête, c'était la foule qui allait lui régler son compte avec un tel déguisement. Suis d'accord avec toi sur la complexité du problème et avoir raison gardée. Loubna dérange le régime en place osons le dire.

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