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vendredi 2 octobre 2009

Des photos de Guinéennes maltraitées lundi circulent sur le Net



droits des femmes Guinée manifestations violence
Des images qui circulent sur le Net montrent des Guinéennes déshabillées et humiliées en pleine rue, lors de la répression de la manifestation organisée lundi par l'opposition au stade de Conakry. L'un de nos contacts affirme avoir assisté à la scène qui figure sur cette photo.




Plusieurs photos de femmes mises nues et humiliées par des militaires ont été postées sur le forum "Guinée News", le 30 septembre, et envoyées aux Observateurs de FRANCE 24. Nous ne publions que l'un de ces clichés, après avoir flouté le visage de la victime.

Le haut commissaire des Nations unies en charge des Droits de l'Homme, Navi Pillay, a réclamé une enquête sur les exactions commises par l'armée. Elle exige également que "les auteurs d'exécutions sommaires, de viols et d'autres violations des droits de l'Homme soient traduits en justice".
Contributeurs

Lamine Camara

Nankouma
"J'ai aperçu plusieurs autres femmes se faire bastonner par des militaires"
Lamine Camara (pseudonyme) est journaliste pour une radio guinéenne. Il affirme avoir assisté à cette scène.

Je couvrais la manifestation pour ma radio. Tout le monde a courru pour essayer de se sauver, après que les premiers coups de feu ont retenti. C'est à ce moment là que j'ai vu cette femme, devant l'une des deux sorties du stade. Elle était au sol, un militaire était en train de la déshabiller. Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite. Nous devions fuir. Mais, pendant ma course, j'ai aperçu plusieurs autres femmes se faire bastonner par des militaires. À chaque fois que les soldats attrapaient l'une d'elles, ils lui demandaient ce qu'elle faisait là et pourquoi elle manifestait. Je n'avais jamais entendu parler de tels incidents en Guinée. Les Guinéens ont été choqués par ces actes."

Lamine Camara
Guinea
Journalist
"Ce n'est pas ma sœur. J'en fais ce que je veux !"
Nankouma, journaliste, était lui aussi présent à la manifestation. Il n'a pas vu la personne photographiée ci-dessus, mais a été témoin de violences contre d'autres femmes.

Je peux affirmer que plusieurs femmes ont été maltraitées. Quand on a entendu le crépitement des armes des militaires et qu'ils ont pris le contrôle des lieux, la confusion s'est installée. Les soldats étaient armés jusqu'aux dents. Les manifestants essayaient de défoncer le portail du stade pour sortir. En passant devant les toilettes des femmes, dans la 'Cour' [le stade où a eu lieu la tuerie est situé sur une esplanade que les Guinéens appellent la 'Grande Cour'], j'ai vu un soldat déchirer le jean d'une femme. Au même endroit, il y en avait cinq autres, dont une âgée de plus de 60 ans, nues au milieu de la foule. Elles n'étaient plus entre les mains des militaires. L'une d'elle, à terre, criait et pleurait. Elle venait peut-être de se faire violer. Presque personne n'a réagi, car nous étions tous à la merci des militaires. J'ai vu deux gendarmes essayer d'intervenir pour que les soldats laissent partir les femmes. Mais l'un d'eux a crié : 'Pourquoi n'est-elle pas à la maison ? Pourquoi n'est-elle pas au foyer ? Ce n’est pas ma sœur. Ce n’est pas ma cousine. J'en fais ce que je veux !'"

2 commentaires:

  1. Je ne savais pas qu'on en était arrivé jusque là. Qu'est ce qui a vraiment poussé ces militaires "barbares" à agir de la sorte. Au moment où tout un peuple attendait avec impatience qu'on les délivre du joug de la dictature. Vraiment dommage! Je ne trouve plus les mots pour exprimer mon amertume. Vraiment douloureux qu'en ce siècle des hommes puissent se comporter de la sorte. Qui a pu leur donner cet ordre, si ce n'est Dadis Camara lui même. Lui qui se dit qu'il va réprimer les fauteurs de troubles. Quel Afrique!

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  2. c'est tout simplement écoeurant! Ecoeurant!!!!!!!!!!!!!

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