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lundi 28 septembre 2009

ABANDONNES, AGRESSES PHYSIQUEMENT ET SEXUELLEMENT


Ils brisent le silence !

B. Dieng, A. Fall, O. Mballo, E. Badji, Y. Bâ, Ch. Mballo, S. Seydi sont les sept enfants qui ne sont pas prêts à oublier leur vécu dans la rue. En effet, depuis leur jeune âge, ils se sont tous retrouvés, un beau jour, dans la rue à cause des énormes problèmes rencontrés dans leurs foyers. Mais surtout, par la démission des parents pour qui l’éducation des enfants demeure le cadet des soucis. Alors, c’est les mauvaises fréquentations suivies de fugues. Venant d’horizons divers, avec des histoires bien particulières, les larmes aux yeux, ils nous content leurs histoires vécues pendant plus de 5 ans dans les bas-fonds de Dakar. Ces 7 enfants qui veulent, aujourd’hui, réintégrer la société se sont confiés à votre quotidien préféré pour exorciser leur mal. En effet, ils ont tous été sauvés de la rue, grâce à l’artiste Bouche Bée, appuyé par une mission canadienne qui leur permet maintenant d’espérer retrouver la joie de vivre. Leur expérience est nommée aujourd’hui «le côté obscur qui détermine notre volonté de réussir dans la vie». «Nous comptons par ailleurs briser le silence pour que d’autres, comme nous ne subissent le même sort. Et qu’ils puissent avoir la chance d’une enfance saine. Une chance que nous n’avons pas eue». Récits…




O. MBALLO, 23 ANS, BISSAU GUINEEN
«Nous n’avions pas droit au repas que préparé par la femme du marabout»
O. Mballo, né en Guinée Bissau, âgé de 23 ans, «j’ai fait 5 ans dans la rue, je suis arrivé en 2004 au Sénégal, mon père m’avait envoyé apprendre le coran chez mon grand frère qui était en même temps mon marabout. Grâce à Dieu, j’ai récité intégralement le Coran. Du coup, je suis devenu son relais et lui ne restait plus au «daara». Cependant, je ne faisais pas qu’apprendre à mes pairs le Coran, mais il fallait que j’aille mendier, comme tous les autres d’ailleurs, pour verser au marabout les 350 francs quotidiens. Et les jours de fête, le montant devait doubler. Je faisais également le linge pour lui et tous les autres enfants. On se levait à 6 h du matin pour revenir au «daara» vers les environs de 13 h. Nous n’avions pas droit au repas que préparait sa femme et il nous arrivait des fois de rentrer sans avoir rien mis dans le ventre. Nous avions juste 1h de temps pour apprendre. Ce qui était vraiment aberrant car, on avait du mal à réciter correctement les versets sous le coup de la fatigue et de la faim, surtout pour les tout-petits. J’ai du quitter mon grand frère qui ne se préoccupait plus de notre éducation. Et depuis, je suis resté 5 ans dans la rue. Il faut souligner que, non seulement, je devais prendre soin de moi, mais également de ma famille. Par le biais d’amis, je suis venu dans ce centre qui m’a accueilli. C’est par la suite que mon oncle, le marabout, est allé dire à mon père que je me droguais et me saoulait. C’est vrai qu’à un certain moment, je suis tombé dans la déchéance en prenant des substances nocives, cela durant mes cinq ans dans rue. Mais, depuis, j’ai arrêté. Il est reparti dire à mon père que je me suis converti au christianisme puisque le directeur du centre était un chrétien, chose totalement fausse car s’il avait respecté son contrat, j’aurais pu pour une deuxième fois réciter intégralement le livre saint. Mais seul Dieu nous départira !».


B. DIENG, 20 ANS, KAOLACK
«Mes parents ne sont jamais venus me voir au «daara»»


B. DIENG né à Kaolack, âgé de 20 ans, «je suis dans la rue depuis près de cinq ans. Mes parents ne me rendaient pas visite au «daara». Certains parents, surtout pendant les fêtes musulmanes venaient récupérer leurs enfants ou leur rendre visite. Les miens ne sont jamais venus me voir. J’avais du mal à supporter un tel état de fait. J’ai quitté le «daara» pour venir à Dakar. J’étais devenu un vendeur d’eau. Après avoir économisé une petite somme d’argent, je suis reparti chez mes parents. Je souhaitais toujours établir ses relations avec mes parents. Malheureusement, mon père voulait que je retourne au «daara», montrant sa mauvaise volonté de me prendre entièrement en charge. J’étais à un moment donné dans la rue entre la vie et la mort. Et personne, sauf ma communauté, les enfants de la rue, n’était en mesure de me venir en aide. J’étais le plus grand du groupe, alors les plus petits comptaient sur ma protection. Une nuit, alors qu’on était dans un profond sommeil, un autre groupe de «fakhemen» plus grands que nous, a tendu une embuscade. Ils nous ont réveillés avec des machettes. L’histoire que je vous raconte c’est déroulé à Arafat, un quartier dans la commune de Grand Yoff. Nous étions à peu près une cinquantaine d’enfants qui passaient la nuit dans une maison presque abandonnée. Ils m’ont accusé de tout et de rien. Ils nous ont réclamé de l’argent. Les enfants ont réussi à prendre la fuite. Ils m’ont demandé de faire sortir mon argent. J’ai dit que je n’en avais pas, l’un parmi eux a versé le diluant dans mes yeux. Ils m’ont poignardé à la cuisse, un autre a cassé une brique sur ma tête. Je suis tombé, avant de m’évanouir, un autre à mis son couteau entre mes cotes. Mais amis sont revenus pour m’évacuer. J’étais trop malade et je souffrais au fond de mon âme. Il n’y avait personne pour prendre soin de moi. Je trouvais mes nourritures dans les poubelles et par la grâce de Dieu mes plaies se sont refermées petit à petit. J’ai réalisé que si j’avais perdu la vie, ma famille ne s’en préoccuperait même pas. Et pourtant je ne demandais qu’une petite affection de sa part».

S. SEYDI, 19 ANS, GUINEE BISSAU
«J’ai appris à survivre tout seul»
S. SEYDI né en Guinée Bissau, âgé de 19 ans, «je considère la rue comme ma seconde demeure; j’y ai fait presque toute mon enfance. Cela fait 7 ans que je suis dans la rue. Les motifs c’est que mon marabout m’a exclu du «daara» parce que je ne pouvais pas assurer mon versement quotidien. Mes parents qui vivent en Guinée savent que depuis 7 ans je suis dans la rue personne n’à cherché à savoir dans quel état je suis. J’ai appris à survivre tout seul.

Y.BA, 20 ANS, PIKINE GUINAW RAIL
«Une bouteille de diluant ma sauvé la vie»
Y. Bâ né à Pikine Guinaw Rail âge de 20 ans.
J’étais à l’école et mes compagnons m’ont incité à quitter. Mon père m’a envoyé derrière Keur Madarou, à quelques kilomètres de Thiès où vivait la famille de ma mère. J’ai eu un accident très grave de charrette et mon père est revenu me chercher. Ils m’ont envoyé à nouveau à l’école mais je n’éprouvais plus rien dans les études. C’est ainsi que j’ai commencé à apprendre la couture chez un monsieur qui me maltraitait comme un animal. Il passait tout son temps à nous accuser de vol et employait envers nous un langage ordurier. Un jour, une paire de ciseaux a disparu et il nous a enfermés dans une chambre en nous frappant jusqu’au soir. Depuis, je me suis retrouvé dans la rue, car ma mère ne voulait pas que je quitte l’atelier de couture. Durant mes 7 ans passés dans la rue, je retournais épisodiquement chez moi. Car, tout le temps, les policiers m’arrêtaient. On dirait même que ma famille ne s’en rendait pas compte. J’ai du trouver une planque à Kaolack. Une région où j’ai eu d’énormes difficultés, surtout pour me nourrir. Ce n’était pas facile comme Dakar. Après plusieurs pérégrinations, je suis revenu chez moi et j’ai décidé de quitter définitivement la rue et de tout arrêter : vol, drogue etc. Un jour, mon petit frère a perdu cinq mille francs qu’on lui avait confiés et toute la maison m’a indexé comme étant l’auteur rien qu’en se fondant sur mon passé de délinquant. J’ai du quitter à nouveau la maison. Je suis revenu encore une fois à cause des maux de ventre, j’ai un ulcère terrible qui m’attaque de temps à autre. Ma mère a remué ciel et terre pour payer mon ordonnance qui a coutait 63.000 francs CFA. Elle n’avait personne pour payer mon ordonnance même pas mes grands frères de même père qui étaient en Europe. J’étais choqué de voir ma mère souffrir à cause de ma maladie. J’ai décidé d’en finir avec la vie ne sachant que faire. Dans la nuit, je suis parti acheter une bouteille de diluant dont j’ai utilisé tout le contenu. Je me suis réveillé à une heure tardive de la journée et j’ai oublié la décision que j’avais prise. «C’est bizarre de le dire mais une bouteille de diluant ma sauvé la vie». Depuis, personne ne me recherche. J’ai le numéro de téléphone de la maison mais, je ne sais pas ce que je dirais à ma mère.

CH. MBALLO, 19 ANS, GUINEE BISSAU
«Je ne savais pas qu’au Sénégal apprendre le coran équivalait à mendier»


Je suis dans la rue, il y a juste quatre ans. Mon père m’a envoyé étudier le coran ici à Dakar. Je ne savais pas qu’au Sénégal apprendre le coran équivalait à la mendicité. J’ai eu du mal à m’adapter et un jour, vers les environs de 23 heures, le marabout m’a demandé de quitter la maison. Pendant près de 3 ans et demi j’ai passé la nuit dans une voiture en panne dans un garage au croisement Cambérène. Un palu chronique à cause des moustiques a failli me tuer. En me rendant à l’hôpital mon marabout Adoul qui vit à Grand Yoff m’a vu et a envoyé plus de 50 talibés sur moi. Ils m’ont frappé et j’étais encore plus mal au point.
Ndrl : Le marabout qui a implanté son «daara» à Grand Yoff n’a pas voulu répondre à nos questions. Plusieurs personnes ont témoigné des faits, même ceux qui ont participé à la correction de Ch. qui est toujours en danger car ayant osé dénoncer les actes de ce marabout véreux.

A. FALL, 15 ANS, LOUGA
«Ce n’était pas facile de vivre avec la seconde épouse de mon père»
«J’ai quitté la maison familiale, il y a maintenant 6 ans. J’ai eu des problèmes avec la deuxième femme de mon père. Un jour, l’argent pour payer l’électricité avait disparu et ma tante m’a accusé. Mon père m’a durement frappé. J’ai quitté la maison pour venir chez ma tante à Dakar. Malheureusement pour moi, dans le garage où je travaillais un jour cinq mille franc ont encore disparu. Le patron m’a puni et renvoyé à la maison. Mon homonyme en a fait autant. Depuis, je me suis retrouvé dans la rue. Dieu merci je n’ai pas encore rencontré de difficulté. Mais je dirais simplement que ce n’était pas facile pour moi de vivre avec la deuxième femme de mon père.

E. BADJI, 19 ANS, Ziguinchor
«Je suis désolé mais mon père ne ma pas dit la vérité»


Je suis dans la rue, il y a juste un an, j’ai étudié jusqu’en classe de CM1. Les études n’étaient pas mon fort et j’ai du arrêter. Mon père m’a envoyé à Touba dans un «daara» de Serigne Saliou à Khelcom. Il m’avait dit au départ qu’il m’amenait juste en vacances. A ma grande surprise, je devais rester dans un milieu où j’avais des difficultés à m’adapter. Je me suis enfui et ils m’ont retrouvé et mon papa m’a menacé de m’envoyer au fin fond de Khelcom. J’ai pris mon baluchon pour débarquer à Dakar, ne sachant où aller. Depuis je suis dans la rue. Je suis désolé mais mon père ne ma pas dit la vérité

Les enfants ont accepté de narrer leur histoire, car ils ont décidé de quitter de manière volontaire et définitive la rue. Cependant les dangers et les problèmes réels des jeunes de leur âge ne les laissent pas indifférents. Au centre, nous les avons trouvés apprenant le français. Le professeur Jean Jaurès estime qu’ils ont besoin d’apprentissage pour faire face à leur avenir. Binta Ndiaye une femme qui cuisine de temps à autre pour ses enfants trouve pathétique des parents qui ne se soucient même pas de leurs enfants.

Mandiaye Petty BADJI


4 commentaires:

  1. c'est vrais que un phénoméne trés en vogue en afrique , surtout en afrique de l'ouest . C'est pour moi une démission dé paren é lé gouvernement ossi ont une trés grande part d responsabilité face à cett situation. De toute façon ça mérite kon en fass un tré grand seminair avec lé partenair com ( lunicef, lé gouvernemn é otr ) pour voir comen éradiquer c fleau

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  2. c vréma désolant ce ki se pase ojrd8 dans ce monde é tt sla à koz d l'argent réson pr lakel lé maladie ogmante d jr en jr, lé mariage éclate, en grosomodo problem t lé jr. mw j crw k c 1e mank d'éthik ché c gens kom le disé SERIGNE ABDOUL AHAD MBACKé 1e persone ki na pa honte né pa 1e person parsk ce ki nous diférencie dé animo c seulma notre réflexioné si nous ne pouvon tjrs pas dicerné le vraie d'avk le faux alors on é kom eux.

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  3. Approuvé! en tout cas s'il ya sanctions cela tardera à tomber. Moi je n'y comprends plus rien . Les agresseurs sont identifiés et montrés au vu et au su de tout le monde. Il faut leur donner une munition exemplaire qui servira aussi bien aux différentes milices qui commencent à voir le jour. C'est l'anarchie totale dans ce pays. Les journalistes finiront par régler seuls leurs problemes maintenant, puisque c'est la loi du plus fort. Dommage qu'on en est arrivé là. Comme le dit si bien l'adage 'kou beugue dé wekkou".

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  4. C'est pas normal. pas du tout ils ont été trop loin cette fois ci. mais attends de voir, il risque de ne pas y avoir de sanction kara c'est l'ami de Wade.

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